mercredi 21 août 2013

Chef de projet : un métier complexe

La pleine conscience de l’incertitude, de l’aléa, de la tragédie dans toutes choses humaines est loin de m’avoir conduit à la désespérance. Au contraire, il est tonique de troquer la sécurité mentale pour le risque, puisqu’on gagne ainsi la chance. Les vérités polyphoniques de la complexité exaltent, et me comprendront ceux qui comme moi étouffent dans la pensée close, la science close, les vérités bornées, amputées, arrogantes.

Edgar Morin (Le Paradigme perdu, p. 233, Points no 109).
Rigueur, ouverture, disponibilité, intégrité, bon sens, organisation, anticipation, écoute active, autodiscipline, capacités analytiques, diplomatie, leadership, transparence, proactivité, capacités relationnelles, professionnalisme… Voilà tout ce qu’on demande à un chef de projet aujourd’hui : de réunir l’ensemble de ces qualités… et la liste pourrait s’allonger. Un « mouton à cinq pattes », allez-vous dire. En effet, dans un environnement complexe, de surcroît, contraint par le time to market, il doit (faire) développer un produit au moindre coût dans des délais de plus en plus courts avec une qualité irréprochable.

Capitaine du navire, chef d’entreprise ou chef d’orchestre, clé de voûte de l’édifice que constitue son équipe, le métier de chef de projet est loin d’être simple et confortable ! D’autant que si tout va bien, il recueille rarement les félicitations du client ou de sa hiérarchie (« après tout, il n’a fait que son travail ! ») ; en revanche, si quelque chose tourne mal, il en sera responsable.

En référence à la métaphore de Jérôme Barrand, dans son ouvrage sur Le Manager agile1, on pourrait comparer le chef de projet à « Tarzan » dont le talent est « avant tout d’être sensible aux signaux pertinents dans la jungle, univers d’ombre et de "bruit", univers de turbulence fait de menaces d’espèces concurrentes et d’opportunités végétales et animales ! Son talent a alors été d’inventer tous les jours des solutions innovantes pour survivre puis de trouver un équilibre et surtout de communiquer malgré tout avec tous les acteurs de son environnement […] ».

Débutant ou expérimenté, n’avez-vous jamais ressenti ce sentiment de solitude dans cette jungle qu’est l’entreprise, un univers dans lequel risques et menaces rendent le chemin plus ardu ? Ne vous êtes-vous jamais senti à cours d’imagination pour trouver des réponses et des solutions aux écueils rencontrés ? N’avez-vous jamais été envahi par l’incertitude liée à l’imprévisibilité des événements ? N’avez-vous jamais rencontré de difficultés
à mobiliser tous les membres de votre équipe ? N’avez-vous jamais eu l’impression d’être abandonné par votre hiérarchie ? Pouvez-vous, enfin, affirmer avoir réussi tous les projets que vous avez menés ?

Être chef de projet est un métier passionnant mais difficile à exercer. Avant tout, parce que le chef de projet, lui-même, doit être multicompétent : c’est-à-dire maîtriser les techniques de gestion de projet, appréhender, chaque fois, les spécificités du projet et en plus être un bon leader d’équipe. Ensuite, il est souvent seul, pour faire face, notamment, à l’incertitude qui l’entoure. Alors, gérer un projet serait-ce une mission (im)possible ?

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