Question
1 : partager une vision commune
Êtes-vous
certain d’avoir obtenu durablement le consensus entre toutes les parties prenantes
? Vous êtes-vous bien compris avec votre client ? Comment vous en assurer ?
Êtes-vous
certain que rien ne va changer ?
Malheureusement,
le contexte où tout est défini à l’avance, formalisé clairement et stabilisé ressemble
fort à une utopie, ou du moins est assez rare. Le chef de projet n’est qu’un
élément d’une chaîne où les maillons précédents n’ont pas toujours pris la
mesure des enjeux que constitue le lancement d’un projet. Sans commanditaire, sans
objectif stratégique clair, sans priorité et sans financement approprié, le
chef de
projet devrait
être en droit de refuser de démarrer le projet, car il court de gros risques !
Heureusement,
avec l’émergence de concepts tels que l’alignement du système d’information sur
la stratégie, la maîtrise accrue des dépenses, la gouvernance et la prise de
conscienceque l’informatique peut être une source de profit, on lance de moins
en moins de projets sans justification réelle dans les schémas directeurs. Et
le chef de projet doit avoir accès à ces informations capitales pour bien
appréhender le contexte du projet. Exigez-les !
Question
2 : fixer un délai réaliste
La question n’est
pas de savoir si le délai est fixe et immuable ; la question est de savoir s’il
est réaliste compte tenu des objectifs et des moyens. Une échéance de fin de
projet peut tout à fait être imposée par les contraintes du marché ou d’une
réglementation, ou retenue par la direction pour une question stratégique ; c’est
souvent le cas d’ailleurs ; on voit rarement un projet démarrer sans échéance. Par
conséquent, contrainte ou estimée par le chef de projet, il n’est pas choquant
que cette échéance soit contractuelle ; elle doit, dès lors, être respectée et
maintenue, et non vécue comme l’échéance fatidique. C’est ce qu’on appelle le timeboxing.
Cela signifie que, dans le triptyque des 3 la dimension calendrier est fixe et
que les deux autres dimensions (contenu et coût) sont éventuellement
ajustables, à la baisse pour l’une, à la hausse pour l’autre.
La difficulté
réside plutôt autour de deux problématiques : d’une part, celle du calcul de cette
échéance, plus ou moins fiable selon la précision et la pérennité des éléments de
calcul ; d’autre part, celle du respect des objectifs à atteindre et de la
conformité du contenu aux engagements pris. On peut donc s’engager sur un délai
mais plus difficilement sur un contenu détaillé, étant donné les nombreuses
incertitudes qui entourent le projet.
.
Question
3 : adopter une démarche rigoureuse de recueil des besoins
Il est
illusoire de penser que tous les besoins peuvent être exprimés lors de l’initialisation
du projet pour une série de raisons qui seront détaillées ultérieurement. S’ils
le sont, est-on sûr qu’ils correspondent exactement à ce que veut le client et
à ce qu’il voudra à la fin de la réalisation ? Le gel des besoins donne-t-il
une garantie de succès au projet ? Ce qu’il est important d’obtenir, ce sont
des besoins, même de haut niveau, recueillis sur un mode consensuel et
priorisés. Vouloir attendre de la maîtrise d’ouvrage un cahier des charges
exhaustif, détaillé et définitif nous plonge dans le piège de la
sur-spécification ; à l’inverse, partir de « rien » ou de très peu ne donne pas
une orientation effective au chef de projet. Le juste milieu est à trouver avec
les utilisateurs ou leurs représentants pour démarrer au plus vite sans avoir à
faire marche arrière, en adoptant une démarche rigoureuse.
.
Question
4 : collaborer avec la maîtrise d’ouvrage
S’il est
indispensable d’avoir un interlocuteur unique du côté de la maîtrise d’ouvrage,
celui-ci doit bénéficier d’une réelle autonomie et d’un pouvoir de décision. En
effet, ce n’est pas au chef de projet d’arbitrer entre les différentes voix,
dissonantes parfois, des utilisateurs ; il doit s’assurer que son interlocuteur
est bien le représentant de tous les utilisateurs et lever tout risque. Une
connaissance des rouages d’un projet est un plus pour cet interlocuteur qui
doit s’impliquer dans la vie du projet. Néanmoins, un contact permanent avec
les utilisateurs finals est capital, lorsqu’il est possible. Leur implication
dans la vie du projet est un facteur de succès : pour la compréhension de leurs
exigences, pour obtenir leur feedback sur les premiers développements, pour une
meilleure transparence sur les contraintes de l’équipe, bref pour une collaboration
étroite, tout au long du projet.
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