Freddy
Malleta nous précise, avec humour, les avantages du développement itératif
Cette notion de
timebox (ou time frame) est omniprésente dans les méthodologies agiles,
mais que
signifie
évoluer dans une boîte de temps ? C’est tout simplement se donner une
contrainte de
réalisation «
au mieux » d’un ou plusieurs objectifs dans un cadre de temps immuable et de
préférence le
plus court possible.
Prenons une
métaphore qui parle directement ou indirectement au plus grand nombre pour
comprendre l’intérêt
de la démarche. Vous vous dites qu’il serait souhaitable que vous perdiez
10 kilos en
quelques mois pour vous sentir bien dans vos baskets. Quelle que soit la
recette
diététique
utilisée : le régime dissocié, le sport, slim-fast, la prière, etc., pourquoi
est-il préférable
de découper,
voire d’oublier cet objectif général de perte de 10 kilos au profit de boîtes
de temps
de 2 semaines
par exemple avec des objectifs précis en début de chaque boîte de temps ?
– Appréhension
de la réalité : si je vous dis que vous devez perdre 10 kilos en 4 mois,
est-ce
que ça vous
parle ? Si je vous dis que vous devez perdre 600 g par semaine, est-ce que ça
vous parle mieux ? À titre personnel
oui, car en découpant l’objectif initial, on s’approche d’une
Freddy
Malleta nous précise, avec humour, les avantages du développement itératif (suite)
réalité plus
palpable qui nous contraint à un regard également plus objectif. Après ce
premier
découpage, vous
allez peut être vous dire que 400 g, c’est déjà pas mal et allez donc par tir
sur
une base plus
viable.
– Maîtrise
du risque : si jamais vos objectifs sont trop élevés, le fait de raisonner
en boîte de
temps permet de
vous remettre en question et éventuellement de rectifier le tir dès la première
ou deuxième
boîte de temps. À l’inverse, si vous vous étiez fixé un objectif de perte de 10
kilos
sur 6 mois sans
étape intermédiaire, votre faculté de vous mentir à vous-même l’aurait peut
être emporté
sur votre objectivité. En gros, les boîtes de temps vous contraignent à un
feedback
honnête sur vos
avancées. Dans un cas, vous allez donc éventuellement revoir votre
objectif
initial à 8 mois et au final vivre l’expérience comme un succès, et dans l’autre
cas
potentiellement
échouer là où vous auriez pu réussir.
– Entretien d’une
pression quotidienne positive ou plutôt régulation de la pression : que
se
passerait-il
si, à l’école, l’évaluation des connaissances ne se faisait qu’une seule fois à
la fin
de l’année ?
Grossièrement les étudiants travailleraient en sur-régime le dernier trimestre
et « glanderaient
» plus ou moins
fort les deux premiers trimestres. L’être humain est ainsi fait. Donc il
faut trouver un
moyen d’étaler dans le temps cette pression bénéfique quand elle est bien
gérée.
– Motivation
: plus un objectif est à portée de main, plus la motivation pour atteindre
cet objectif
sera naturelle
et importante. Perdre 10 kilos en 4 mois ou 600 g par semaine revient au même.
Seulement dans
le deuxième cas vous avez « la rage », le fighting spirit, et vous allez
même
peut-être
dépasser vos espérances.
– Satisfaction
: en reprenant l’exemple précédent, dès la première semaine si vous
atteignez
votre objectif
de perte de 600 g, vous ressentez une unité de satisfaction (notion équivalente
à
un stroke en
analyse transactionnelle) que vous allez vouloir ressentir à nouveau dans les
prochaines
boîtes de temps. Ces unités de satisfaction sont l’énergie qui va permettre de
soutenir la
dynamique de progression.
– Augmentation
des degrés de liberté : cette dernière notion peut paraître étrange puisqu’une
boîte de temps
est avant tout une contrainte, donc comment l’ajout d’une contrainte peut-il
augmenter mes
degrés de liberté ? En raison d’un aspect psychologique assez facile à
comprendre
et qui s’applique
à bon nombre d’entre nous : plus la montagne qu’on nous demande de
gravir est
haute, moins nous allons nous autoriser d’expérimentation, figés par l’enjeu du
défit.
À l’inverse si
nous évoluons dans des boîtes de temps, que les premières se passent bien,
nous nous
sentons maître de la situation et gagnons donc en liber té d’esprit et d’action.
Réaliser un
projet de développement d’une charge de 1 000 jours/homme est aussi simple et
compliqué que de perdre 10 kilos en
4 mois !
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