mercredi 21 août 2013

Gestion de projet : La certitude de l’incertitude

Nombreuses, en effet, sont les incertitudes au cours d’un projet.
• Nous ne savons pas précisément ce que nous allons développer : les exigences névoluent souvent, le client ne sait pas toujours ce qu’il veut…
• Nous ne connaissons pas toujours les individus qui seront amenés à collaborer dans l’équipe ; nous ne pouvons prédire leur autonomie, leur proactivité ou leur capacité à appréhender le domaine.
• Nous ne pouvons donc pas précisément estimer la productivité de l’équipe, qui peut varier en fonction des contextes.
• Nous n’avons, souvent, qu’une idée de la solution à implémenter et qu’une ébauche de l’architecture, notamment en début de projet.
• Nous ne maîtrisons pas toujours les technologies qui seront déployées (nouvelle technologie, intégration de deux technologies, ressources faiblement expérimentées sur la technologie retenue…).
• Nous consacrons pourtant beaucoup de temps à établir des plannings qui sont systématiquement dépassés ou rapidement obsolètes, puisque, chaque fois, des événements surviennent en cours de route pour modifier la donne initiale.

Toutes ces interrogations font qu’une attitude prédictive, qui consiste à vouloir planifier et estimer de façon définitive, pour figer le déroulement du projet, est inadaptée. Comment, en effet, dans ces conditions, établir un planning fiable du projet, déterminer les ressources et les expertises nécessaires, s’engager et engager son équipe sur un résultat final, un délai, un budget ? L’approche prédictive rassure, elle est plus
confortable, mais conduit trop souvent à l’échec puisqu’on tente de gommer ces incertitudes. Quelle attitude, alors, le chef de projet doit-il adopter face à ces incertitudes ?

Accepter l’incertitude
La première est d’accepter l’incertitude, pour mieux la maîtriser, et non la combattre. Il s’agit d’accepter une réalité et de comprendre que, dans le développement logiciel, tout n’est pas prévisible.
D’une part, parce que le secteur informatique est une industrie jeune, comparée à l’industrie automobile, par exemple, qui a plus d’un siècle d’expérience. D’autre part, parce qu’il est difficile de s’entendre avec le client, « une bonne fois pour toutes », sur ce qu’on va livrer. Et aussi, parce que les techniques d’estimation et de planification ne sont pas des sciences exactes. Chaque projet est une nouvelle expérience ; en acceptant l’inconnu d’un projet, plus ou moins important, selon qu’on est sur un projet d’exploration ou de maintenance, le chef de projet évitera de se retrouver en situation d’échec. Si on accepte l’incertitude, on accepte aussi l’idée du changement : changement dans le périmètre des besoins, changement dans la planification, changement dans l’organisation de l’équipe… pour s’adapter aux imprévus.


S’adapter
C’est dans cet environnement mouvant, non stabilisé, que le chef de projet et l’équipe doivent chaque fois repenser la stratégie de développement et adapter les processus. Nous verrons comment une démarche adaptative, basée sur le feedback du client, l’expérience, le constat, l’analyse tout au long du projet, l’humilité et la simplicité pour reconnaître qu’on ne sait pas tout, porte ses fruits, dans une démarche d’amélioration continue. Cette capacité à reconnaître qu’on ne sait pas, qu’on va apprendre « en faisant », et de ce fait s’adapter aux spécificités de chaque projet, de chaque équipe, de chaque client, est sans doute la qualité la plus honorable du chef de projet.

Anticiper
Cependant, la reconnaissance qu’il ne peut tout savoir à l’avance implique que le chef de projet anticipe pour imaginer les événements heureux ou malheureux qui pourraient survenir sur le projet, afin d’envisager différents scénarios. Bien entendu, plus l’expérience du chef de projet est longue et riche, plus les membres de l’équipe sont associés à la démarche, meilleure est la spéculation. En développant le réflexe de la capitalisation, mais aussi en sachant apprendre de l’échec, on améliore, de fait, cette capacité d’anticipation. Toutefois, la zone de bonne prévisibilité s’étalant entre quelques heures et un mois maximum, prévoir au-delà devient quasi impossible. Il n’est donc possible d’anticiper et de planifier un projet qu’étapes par étapes.


Anticiper, c’est mettre en place une stratégie de gestion des risques : identifier, analyser, suivre les risques, prévoir un plan d’actions pour atténuer ou éliminer l’effet des risques. Le chef de projet doit, par conséquent, faire preuve d’humilité et démontrer sa capacité d’adaptation, d’anticipation… et de persuasion. En effet, s’il accepte lui-même cette imprévisibilité, il doit également convaincre ses clients, sa hiérarchie, et les amener à l’accepter, eux aussi. Cette démarche peut être longue car bouscule des a priori ancrés dans les esprits depuis le début de l’informatique ; il devra s’armer de bon arguments  pour contrer les objections et les résistances. Dans ce contexte et compte tenu de ce niveau d’exigences vis-à-vis du chef de projet, estil encore possible de gérer un projet ?

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