Indépendance d’esprit,
oui, mais la capacité du chef de projet à mobiliser l’ensemble des acteurs du
projet facilitera l’atteinte des objectifs. Une fois l’équipe constituée, le
chef de projet doit rassembler, pour amener l’équipe à comprendre la vision du
projet, à l’accepter et à la partager. La méthodologie de gestion du projet
mise au point sera communiquée, afin que chacun applique les processus et
procédures définis. La tolérance et l’ouverture d’esprit du chef de projet
faciliteront l’adaptation de cette méthodologie au fil de l’eau. C’est sa
compétence de leader et ses capacités à bien communiquer qui favorisent cette
adhésion.
On sous-estime
souvent la dimension managériale de la fonction du chef de projet ; on décrit
trop souvent ce dernier en réduisant son rôle à la construction de diagrammes
de Gant et à la rédaction de plans projet dans lesquels il décrit sa stratégie.
Avant tout, il est un chef d’orchestre, animé par le souci de réaliser une
oeuvre collective, avec des profils et des rôles variés. Sa tâche consiste à
rendre cohérent le jeu de l’ensemble des acteurs en
leur donnant un
rythme commun.
Le succès du
manager passe par la confiance qu’il doit gagner et que lui témoignent les membres
de l’équipe ainsi que par la sécurité et la solidarité ressenties au sein du
groupe face à l’extérieur (hiérarchie, clients…). le chef de projet devient
progressivement coach et facilitateur pour servir son équipe. Un débat
est fréquemment ouvert sur la nécessité, pour le chef de projet, d’avoir en
outre des compétences sur les aspects techniques du projet. Certes, il est plus
aisé de trouver des solutions adéquates lorsqu’on a un ou plusieurs domaines d’expertise
; il est évidemment plus confortable de dialoguer en connaisseur avec
des techniciens qui mettront telle ou telle technologie en avant ; et il est
plus facile de démontrer son empathie pour un
développeur qui
rencontre des difficultés lorsqu’on a soi-même produit quelques millions de
lignes de code. Cependant, les activités de management, de relations humaines,
de coordination et de gestion, notamment dans les projets de plus en plus
importants, deviennent le cœur de métier du chef de projet, même dans un
contexte hautement technologique. Les capacités d’organisation deviennent
prépondérantes aux dépens des connaissances techniques.
En termes d’évolution
de carrière, s’il veut prendre la responsabilité de projets d’envergure, le
chef de projet devra « délaisser » sa spécialité de base au profit des
techniques de management. L’une d’entre elles consiste d’ailleurs à savoir
déléguer et à savoir s’entourerde personnes qui sauront prendre le relais sur
ces spécialités.
Le
chef de projet doit-il aussi avoir des compétences techniques (on entend ici,
par techniques,
les
compétences dans les domaines informatiques, fonctionnels et technologiques) ?
La réponse de l’expert,
Christophe Addinquy, directeur de projets back-office chez Vidal.
Je vote « pour
», pour les raisons suivantes :
– Avoir des
compétences techniques ne signifie pas être expert. Le chef de projet n’a pas
besoin d’être
expert, il s’agit d’un autre rôle.
– Le chef de
projet sera d’autant plus efficace qu’il est « holistique », qu’il est capable
d’avoir
une vue globale
comprenant toutes les facettes du projet. Cela lui permettra aussi de
challenger
des solutions
proposées par rapport aux finalités du projet.
– Il sera
davantage en connexion avec l’équipe s’il peut avoir des discussions techniques
avec
les différents
membres. À l’inverse, s’il ne peut descendre à leur niveau, il prend le risque
d’être vu comme
un « outsider ».
Bien sûr, cela rend plus difficile
le travail de délégation des choix techniques.
Le propre d’un
chef d’entreprise n’est-il pas de savoir favoriser la compétence collective, c’est-à-dire
mettre à contribution des collaborateurs aussi divers qu’un directeur des ventes,
un directeur des achats, un directeur juridique, un directeur des ressources
humaines, un directeur de la communication, un directeur qualité… ? Chacun avec
des compétences très variées que, seul, le chef d’entreprise ne pourrait
réunir, mais qu’il peut orchestrer en coordonnant le jeu de tous les acteurs.
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